par Michel Valdrighi, 3X ans, bonne à tout faire du web le jour, superhéros injustement méconnu la nuit.
Peut-être que si je devrais faire une liste des candidats à l’avortement post-natal, je commencerais par ceux qui ont la coupe de Beigbeder ou qui ont un métier qui ressemble à quelque-chose comme « chef de produit ». Du genre qui t’interpellent :
- salut, tu fais quoi dans la vie ?
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- moi, je suis responsable produit d’un grand groupe agroalimentaireParce qu’ils ne peuvent pas te dire « Danone », vu que si jamais tu travaillais dans le renseignement industriel, ça te serait super utile de savoir qu’un type aussi fier de son implantation de cheveux occupe ses journées à manager du yaourt.
Peggy Sastre, Génération tête de con
zengun (mon ancien blog anglo/francophone, mai 2000 à mai 2006)
“Chef de produit dans l’agro-alimentaire” ça veut dire que tu peux potentiellement être chef de produit dans n’importe quelle boite agroalimentaire, que tu es mobile, que tu vas de l’avant. C’est aussi la porte ouverte, voire, un appel du pied inconscient à un lucratif turn-over.
“Chef de produit chez Danone” ça veut dire - en tout cas ça donne l’impression - que tu n’as pas envie de partir, que tu es tranquille à ton bureau savamment aménagé avec le temps, pantoufles aux pieds, sans plus aucune ambition.
Tu peux ne pas avoir envie de partir d’une boîte sans y être pantouflard ; voire être assez fier de ton rôle au sein de cette boîte pour en mentionner le nom.
Et je ne vois pas en quoi ceux pour qui le monde du travail se limite au mercenariat seraient plus ambitieux que d’autres qui essaieraient de laisser une empreinte (autre que financière) dans une entreprise…
On est bien d’accord michelv, mon ironie n’était sans doute pas assez évidente…