par Michel Valdrighi, 3X ans, bonne à tout faire du web le jour, superhéros injustement méconnu la nuit.
(Pour couronner le tout, il avait développé un besoin presque irrésistible de l’embrasser quand elle disait quelque chose d’intéressant, ce qu’il considérait comme un signe de santé — jusqu’alors il n’avait jamais eu envie d’embrasser une femme juste parce qu’elle le faisait réfléchir —, mais qu’elle commençait à considérer avec un peu de méfiance, bien que, autant qu’il le sache, elle ne se rende pas compte de ce qui se passait. Ce qui se passait, c’est qu’elle parlait d’Ali, de musique, ou de sa peinture, avec de l’humour, de la passion, et une intelligence piquante et vive, et qu’il était emporté dans une sorte de rêverie romantique peut-être sexuelle, à coup sûr romantique, qu’elle lui demandait s’il l’écoutait, et qu’il se sentait embarrassé, et protestait trop vivement, d’une façon qui suggérait qu’il n’avait pas fait attention parce qu’elle l’abrutissait d’ennui. À vrai dire, c’était un double paradoxe : on appréciait tellement une conversation que 1) on paraissait avoir les yeux vitreux d’ennui, et 2) on avait envie de la faire s’arrêter de parler en couvrant sa bouche avec la vôtre. Ce n’était pas bien, et il fallait faire quelque chose contre ça, mais il ne savait pas quoi : il n’avait jamais été dans une situation pareille.)
Nick Hornby, À propos d’un gamin
zengun (mon ancien blog anglo/francophone, mai 2000 à mai 2006)