par Michel Valdrighi, 3X ans, bonne à tout faire du web le jour, superhéros injustement méconnu la nuit.
La nuit de samedi, nous sommes allés à Bercy regarder les images mouvantes de la Nuit du Zapping ; une occasion de voir l’effet de la télé sur quelques centaines d’échantillons humains.
Je peux maintenant vous dire, par ordre croissant, les trois plus grandes causes de dégoût pour le public type de cette nuit là :
Oui, mes concitoyens détestent plus la Banque Postale que Nicolas Sarkozy, que Bush, que l’intolérance — même les démonstrations de racisme ont généré moins d’animosité.
La Banque Postale est un sponsor de la Nuit du Zapping depuis le début, et le seul sponsor des Après-midi du Zapping (la même chose, mais en itinérant dans les lycées), la raison dicte qu’ils ont un beau rôle. Il n’y a pas non plus de scandale lié à cette entité dans les dernières années qui pourrait justifier ces huées.
La seule raison possible serait qu’elle prend pour la Poste.
Ce qui m’amène à cette conclusion peu engageante : à force de ne plus s’intéresser aux causes des grèves et interruptions des services publics (les syndicats envoient des communiqués, les médias ne diffusent que “au fait, pas de courrier demain” ou “ils veulent une augmentation” sans préciser que leurs salaires ne sont pas glorieux), à force de nous avoir gavés les rétines des privilèges supposés des fonctionnaires, nous en sommes arrivés à haïr l’idée même de service public en général, de la Poste en particulier.
Il m’a fallu un moment pour déterminer ce que ça m’a rappelé : les deux minutes de la haine de 1984.
zengun (mon ancien blog anglo/francophone, mai 2000 à mai 2006)