par Michel Valdrighi, 3X ans, bonne à tout faire du web le jour, superhéros injustement méconnu la nuit.
Le pire dans les TMS c’est quand on s’aperçoit que si l’on n’a plus mal, ce n’est pas parce que ça s’est arrangé, mais parce qu’instinctivement on s’est mis à éviter l’effort avec ses bras et ses mains.
Éviter l’effort, en pratique c’est écrire moins, et plus concis. Ou passer en mode lecture seule.
Je vois des gens dans ma liste de contacts à qui je n’ai plus parlé depuis des mois, à qui je ne vais pas parler sauf si c’est nécessaire ; je ne sais pas si je tiendrais toute une conversation, physiquement.
J’avais des choses à écrire, j’ai laissé tomber (et déçu quelques attentes).
Des projets de code, en plan également (à la manière russe).
Parfois j’ai même l’impression que certains processus cognitifs s’arrêtent nets quand il s’agit de coucher leurs résultats sur le clavier.
(Peut-être que passer d’azerty au bépo au bureau arrangerait le petit temps de réadaptation que j’ai en revenant chez moi, qui a le don de me stresser prodigieusement les poignets.)
Je songe à dicter mes mots au cracheur de feu (mais c’est peu pratique quand on vit à deux, à moins de vivre avec une sourde).
Je regarde avec intérêt les développements récents en matière de contrôle par les ondes cérébrales ; un périphérique permet déjà de contrôler quelques jeux avec des signaux de base comme gauche, droite, sauter, etc. Quand la technologie sera plus affinée, il sera peut-être possible de penser des lettres et de les voir s’afficher instantanément. J’attends ce jour providentiel.
En attendant, j’ai peur d’aller faire un électromyogramme pour en savoir plus sur la nature de ces douleurs — peur de perdre espoir en une amélioration naturelle.
zengun (mon ancien blog anglo/francophone, mai 2000 à mai 2006)
Comme tu imagines, toute ma sympathie. Si tu veux quelques tuyaux, appelle-moi sur skype (ou autre). Bises et courage.
Pour ma part, j’ai eu de la chance, je suppose. J’ai commencé à développer des douleurs aux mains après mes premiers mois au Journal du Net, allant jusqu’à régulièrement me passer les mains sous un robinet d’eau (chaude ou froide, selon la croyance de l’instant), et installer RSI-Guard. Ce dernier se mettait à me bloquer de plus en plus souvent, mais je suivais à la lettre les périodes de pause.
Et puis, je ne sais comment, c’est partit. J’ai encore des douleurs ici et là, mais rien qui ne m’ai jamais empêché de me lancer dans l’écriture. Et ça fait fort longtemps que je n’ai plus de logiciel type RSI-Guard sur mes machines.
J’ai tendance à croire que mes douleurs ont pu venir de la psychologie (j’ai commencé à avoir mal peu après avoir appris l’existence des TMS, via Steph je crois) et le stress (j’ai eu des périodes très prenantes au JDN à l’époque). Ou, plus simplement, le départ des douleurs peut être lié à l’insistance de ma copine pour que j’arrête de passer mes soirées devant mon PC, et plus tous les deux…
Bref, bon courage, j’espère que tu finiras pas vaincre ces douleurs. Et ne te prends pas la tête pour les écrits promis, la santé avant tout.
Moi j’ai envie de t’encourager à aller faire cet éléctromyogramme. La technique de l’autruche a plutôt tendance à faire empirer qu’à arranger les choses. Mais c’est peut-être dans ma nature anxieuse aussi : je veux savoir exactement - et VITE - ce qui se passe, quand j’ai un problème.
Clair, la première chose à faire c’est d’aller voir un neurologue. C’est ce que m’avait recommandé mon médecin, et ce que j’ai fait (tout était en ordre, heureusement, même mon coude droit qui merdouille plutôt pas mal depuis une dizaine d’années — trop de clés de judo dessus, le pauvre). D’abord, éliminer les trucs qu’on peut détecter.
Pour ma part, je crois vraiment à la composante psychosomatique des TMS — au sens fort du terme: maladie à source psychologique (partiellement) et aux symptômes physiques (on est donc loin de la "maladie imaginaire").
Stress, difficulté à prendre soin de moi, tendance à mettre les autres et les "objectifs" avant moi et mon confort, trop d’ordinateur et pas assez de vie sociale… bref, tout ça, à mon avis, à joué un rôle dans le développement de mes douleurs, à côté des causes physiques (taper des heures sans s’arrêter à fond, avec les doigts froids, problèmes de circulation — coupée durant la nuit, etc.)
T’étais pas déjà aller le faire l’examen?
Tu veux que je t’accompagne? Ce serait avec plaisir, et en plus ce serait de bonne guerre tu m’as accompagné à Saint-Antoine (même si c’était aussi pour consulter).
Après, on se boira un chocolat si tu veux. :)
A part ça, je comprends ce que tu veux dire. Tu te souviens comment j’étais stress avant de le faire l’EMG? ^^
T’es où, t’es à la clinique de la main?