Bonifacio — septembre 2011
Un roux dans le vent.
Pour cet entretien nous nous adresserons à Nicolas Sarkozy sous le nom de « La France Forte », qu’il entend personnifier.
Michel : Bonsoir monsieur le Président. Vous avez « accepté l’invitation de TF1 », cette « invitation » participait-elle d’une urgence ?
La France Forte : Rencart affolé !Michel : L’UMP a évoqué des sanctions contre Christian Vanneste suite à des propos que certains qualifient de négationnistes, quelles sont elles ?
La France Forte : Contera raffle.Michel : D’aucuns disent que cette campagne électorale va puiser dans les caniveaux. Comment comptez-vous l’influencer ?
La France Forte : À renfort fécal.Michel : On dit aussi que vous allez instrumentaliser la peur. Avez-vous un slogan pour ça ?
La France Forte : « N., le Fear Factor. »Michel : Quelle responsabilité auront les maires s’ils ne fournissent pas 500 signatures à Marine Le Pen ?
La France Forte : Recaleront faf.Michel : Le ralliement d’Hervé Morin, est-ce parce que le Nouveau Centre n’est pas si mécontent de ces 5 dernières années ?
La France Forte : Centre raffola.Michel : Le soutien de la droite de Boutin nous paraissait évident par contre.
La France Forte : Réac’ raffolent !Michel : Après ces derniers mois à vous traîner dans la boue, on pourrait croire qu’ils auraient été plus réticents.
La France Forte : Na, rectal offert.Michel : Les sondages ne vous sont guère favorables, la dynamique est-elle là ?
La France Forte : Ça enflera fort !Michel : Finalement, François Hollande est-il votre némésis ?
La France Forte : Fatal confrère.Michel : La plupart des Rafales vendus à l’Inde sera fabriquée sur place, est-ce un problème de logistique ?
La France Forte : Fret Rafale ? Con.Michel : Vous comptez faire un référendum sur l’indemnisation des chômeurs, mais comment comptez-vous qu’ils vivent sans revenus ?
La France Forte : *Fanfare* Le troc !Michel : Vous avez parlé de « capitaine de navire » qui ne le quitterait pas pendant la tempête, cette analogie n’est-elle pas exagérée ?
La France Forte : Nef frôler cata !Michel : Finalement, avec le pire bilan de la Vème République, pourquoi ce slogan « La France Forte » sinon pour se moquer des électeurs ?
La France Forte : Farce frontale.
(La réponse le Fear Factor est de bladsurb.)
Et si vous l’aviez ratée : l’interview anagramme du président Barack Obama en 2008.
Pont des Arts, Paris — juin 2011
La Cour Carrée, Paris — juin 2011
Première sortie avec mon premier caillou Leica, à l’occasion d’un passage à la capitale de mon meilleur ami.
Jardin du Palais Royal, Paris — novembre 2010
Première sortie avec mon nouveau capteur de photons, un Olympus Pen E-P1.
Cette photo ne rend pas justice à la qualité d’image de l’appareil ; elle a été prise avec un objectif de caméra de sécurité chinoise, monté sur une bague d’adaptation, dont le piqué est plus qu’approximatif.
(J’aime toujours autant monter n’importe quoi sur mes appareils photo…)
Jones se détourna de la fenêtre quand il vit s’enfuir le barbu et il ouvrit l’exemplaire de Life que Darlene lui avait donné. Du moins Darlene avait-elle été agréable avec lui aux Folles Nuits. Darlene s’était abonnée à Life dans l’idée de se cultiver et de s’améliorer et, en faisant cadeau de cet exemplaire à Jones, elle espérait aussi lui être utile. Jones tenta de lire un éditorial consacré à l’engagement américain en Extrême-Orient mais dut s’interrompre à mi-chemin. Il se demandait comment un canard pareil pourrait aider Darlene à devenir danseuse exotique — le but qu’elle s’était fixé et dont elle avait parlé et reparlé. Il reporta son attention aux pubs. C’était ce qui l’intéressait dans les magazines. Celui qu’il tenait entre les mains en présentait une sélection remarquable. Il aimait la pub de la compagnie d’assurance sur la vie Aetna, avec la photo de la jolie maison qu’un couple venait d’acheter. Les hommes de la lotion après rasage Yardley semblaient riches et décontractés. Voilà comment Life pouvait lui être utile. Il désirait ressembler à ces hommes, leur ressembler trait pour trait.
John Kennedy Toole, La conjuration des imbéciles
Puis deux portes qui se ferment lentement, la mienne et la sienne, celle de l’appartement et celle de l’ascenseur — parfois l’inverse.
Enfin l’instant que je chéris chaque jour, quand la lente fermeture des portes nous dissimule (lentement), et qu’il ne reste à voir à l’un que le sourire de l’autre.
Un matin, deux matin, mille matins. J’espère ne jamais m’en lasser.
Alors quand je vois ces campagnes gouvernementales « manger bouger » après des publicités pour de la malbouffe à la télé, je commence à voir rouge. On laisse les classes moyennes se paupériser, on transforme leurs villes en centres commerciaux vulgaires uniquement accessibles en voiture où la seule nourriture possible est de la merde parfumée, et on nous dit qu’il faut bouger sinon on va tous être gros.
Maintenant qu’on sait que nos corps deviennent obèses parce qu’on nous fait ingérer des produits toxiques, et qu’on mange de la merde car c’est l’organisation optimale si on veut maximiser les profits de quelques uns tout en maintenant les salaires des autres aussi bas que possible sans que les gens aient faim, ça ne vous fait pas tout drôle d’entendre dire partout que si vous bougiez un peu votre cul vous seriez moins gros?
Laurent Chambon, Vie de merde, bouffe de merde, corps de pauvres
Et ce ne sont pas les indignations sélectives, tous les 6 mois le temps de faire un sujet de 2 minutes au 20h, qui changeront quoi que ce soit.
Récemment on parlait des ravages de l’huile de palme sur les écosystèmes, c’est un bon début.
Mais quelle famille en galère, quels RMIstes se foutent des forêts indonésiennes ?
Qui leur dira qu’en fait ils n’ont pas le luxe du choix qu’on leur vante, le luxe d’éviter de manger de la merde en choisissant un autre produit sans exploser leur budget bouffe du mois ?
En attendant d’avoir tous le choix, ne mangeons pas de produits trop gras, trop salés, trop sucrés. Mangeons donc de la farine, crue.
Mais toujours avec modération.
Venise — février 2010
Quand le vieux rencontre le neuf, au sud de la place San Marco.
Pourquoi tu fais tout ça ? Parce que tes copains 2.0 le font déjà et qu’ils ont déjà décroché des breloques en chocolat. Insupportable, non ?
Le pire, c’est que tu le fais de ton propre gré et que tu serais le premier à t’insurger si en Corée du Nord une loi obligeait chaque citoyen à utiliser un petit appareil électronique pour signaler sa présence dans un lieu chaque fois qu’il y pénètre.
Baudouin Van Humbeeck, 21st century boy
Si j’utilisais Foursquare, le monde entier se rendrait compte que je suis un gros ours casanier.
Je me sentirais obligé de sortir périodiquement dire que je suis à tel ou tel endroit au hasard (on va éviter de devenir le « maire » de l’école primaire du quartier par contre, ça craint).
Ou je demanderais aux voisins qui sortent de bien vouloir promener mon iPhone, pour le plaisir de découvrir le soir venu où j’ai « été. »
Ou je recevrais des SMS du genre « puisque tu es au supermarché, n’oublie pas de racheter du PQ. »
Évitons ces désagréments, continuez à considérer que je suis un aventurier des temps modernes.
Ou appelez-moi pour demander « t’es où ? » ça marche aussi.
D’où vient donc cette histoire ? il semble qu’elle puise son origine dans cet article en langue arabe du Arab Times, avant d’enflammer le web anglo-saxon. Que cela serve de leçon, écrit David Kenner : « ne croyez pas ce que vous lisez sur le papier ».
Slate.fr, La fausse histoire de monsieur l’ambassadeur « Gros Sexe »
Lire sur internet qu’il ne faut pas faire confiance au papier, un délicieux parfum d’ironie.
Place Saint Marc, Venise — février 2010
Voici ffff*lckr : un site qui part du principe que les membres flickr dont vous aimez les photos, aiment probablement des photos que vous aimerez vous aussi.
Le fonctionnement de FFFFound!, avec la richesse des contenus de flickr !
En pratique, une fois connecté (nécessite un compte flickr), vos favoris flickr sont affichés sur la page. Clickez sur une photo, et les favoris de l’auteur de la photo s’affichent. Clickez sur une de ces photos là, et ainsi de suite.
Si vous n’aimez pas les favoris d’un utilisateur, vous pouvez remonter dans la page et clicker sur une autre photo pour prendre un nouveau chemin.
Et vous perdre encore, et encore, et encore.
(Et sinon, bonne année !)
Mais aussi (parce que c’est de saison, et que j’aime ce blog d’un amour tendre et vrai) :
Parc du Trocadéro, Paris — juillet 2009
Une autre photo de la prolifique session Lensbaby avec Joëlle.
Taux de passagers du vol Paris-Bastia porteurs d’un petit sac de macarons Ladurée.
Vous voulez rendre un truc à la mode en Corse ? Prenez un faux accent allemand, rajoutez des beats archi-convenus, et le tour est joué !
On ne donne jamais la taille des sportifs en kilomètres, alors qu’elle pourrait être utile pour pronostiquer l’issue de rencontres :
« Et oui Jean-Mimi, avec une longueur totale de 0,038 kilomètres, cette équipe lituanienne devrait dominer le débat dans les airs. »
…ou pour faire un bilan à la fin d’une saison :
« L’équipe de France a battu 1,04 kilomètres d’équipes, dont 0,3 km par plus de 2 buts d’écart. »
Alors pour répondre à cet(te) internaute, voici des mesures qui satisferont les accros du système métrique :
…Et je vous arrête tout de suite, je ne sais pas quelle est la longueur en kilomètres de la main d’Henry.
Cette boule de neige perdue a fait maugréer les deux dames d’un certain âge qui attendaient le 341 avec moi.
Il en ressort que le jeune musulman (oui, son port de la casquette a trahi son cosmopolitisme), en plus de ne pas parler verlan, devrait faire attention avec les boules de neiges.
Parce qu’après tout, madame Chazal, est-ce que nos jeunes chrétiens, eux, font des batailles de boules de neige en Arabie Saoudite ?
Deux décennies plus tôt, on prenait en main Mario en deux écrans seulement et on jouait.
Quel éditeur de jeu aujourd’hui oserait commencer comme Metroid en forçant le joueur à trouver la marche à suivre tout seul ?