par Michel Valdrighi, 3X ans, bonne à tout faire du web le jour, superhéros injustement méconnu la nuit.
Lorsque Jirô devait faire face à la bêtise, résister aux complications et aux non-sens, c’était toujours la même expression qu’il arborait, ce même sourire, ce sourire silencieux qui seul lui venait aux lèvres.
[…]
Cette réserve de Jirô, par laquelle, d’un sourire, il pensait tout régler et se faisait fort de faire comprendre aux autres combien sa position était difficile, agaçait profondément Kagawa. Jirô évitait volontairement les mots gentils, se voulait loin de tout mouvement politique ; il s’enfermait tout seul dans la tour d’ivoire de sa pureté, fuyant hâtivement devant la réalité des souffrances des autres. Il était évident, par exemple, que sourire à un camarade après lui avoir ordonné, en usant de son pouvoir de sanction, quarante minutes de position réglementaire à même le plancher, risquait de paraître ironique. Mais Jirô savait, lui, que son beau sourire ne pouvait en aucun cas donner une telle impression. Et, pour Kagawa, ce genre de certitudes était l’expression même de l’orgueil.
Yukio Mishima, Ken (in Pèlerinage aux Trois Montagnes)
zengun (mon ancien blog anglo/francophone, mai 2000 à mai 2006)